Silvestre
Silvestre
Silvestre Rodrigues, c’est ton papi. Si si, tu as bien lu : un seul prénom et un seul nom, chose assez rare pour un portugais. Il est né le 31 décembre 1940, jour de la Saint Silvestre, d’où son prénom.
Ton grand-père est le 3e d’une fratrie de 5 frères. Il a grandit dans une famille plutôt modeste. C’était un élève brillant (encore aujourd’hui il est capable de réciter ses cours d’histoire de l’époque). Il est allé jusqu’en 6ème, ce qui était glorifiant dans les années 50, c’était le premier de son village à être allé aussi loin.
A 10 ans il est « monté » à Lisbonne rejoindre son frère aîné qui y vivait. Il y travaillait dans les chantier. Il s’est ensuite dirigé vers un emploi de boulanger. J’espère que tu auras l’occasion de goûter aux gâteaux qu’il fait traditionnellement tous les ans pour la toussaint, un vrai régal ! Quand ton papi a eu 18 ans, âge du service militaire, la guerre avait déjà éclatée en Angola. Contrairement à beaucoup qui se sont enfuis clandestinement en France pour y échapper, ton grand-père s’est envolé pour l’Afrique. Il y a passé 2 ans en zone de guerre. Ton grand-père n’a jamais été très bavard sur cette période, et j’avoue ne jamais avoir posé de questions à ce sujet de peur de réveiller de mauvais souvenirs.
Après ces 2 années il a décidé de ne pas rentrer au Portugal oú régnait la dictature. Il est donc resté vivre en Angola oú il a exercé tout un tas d’activités diverses et variées. Il y rencontra ta mamie et y furent très heureux jusqu’à ce que la guerre les obligent à quitter l’Afrique pour rejoindre l’Europe…
Les yeux pétillants et rieurs
Ton grand-père est quelqu’un de discret, pas très bavard, certains diront même qu’il n’est pas très souriant. Mais en réalité c’est quelqu’un qui sait se montrer espiègle, les yeux pétillants et rieurs. Ta mamie te dira que ton grand-père est quelqu’un de têtu, elle n’a pas tort, mais tu découvriras que c’est un trait de caractère assez familial !
C’est un monsieur qui a des principes de vie. Même si je ne suis pas d’accord avec tous, je le remercie de me les avoir transmis et de m’avoir donné une éducation de laquelle je peux être fière. Nous avons toujours fais preuve d’une grande pudeur l’un envers l’autre, mais l’attachement et l’amour est réel entre nous. Il a toujours été présent pour ses enfants, même quand ton oncle et moi ne le méritions pas forcément, ou ne donnions pas assez d’importance à ces moments. Encore aujourd’hui, alors que je vais à mon tour être maman, il se plie en 4 pour m’aider dans ces moments.
Je suis sûre que tu sauras tisser des liens avec ton papi et tu découvriras combien c’est un homme bien et droit…
– Maman –
Mots-clefs : famille