La Haine

Jusqu’ici tout va bien

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Jusqu’ici tout va bien

« C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de cinquante étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais l’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. »

Je trouve que c’est pas mal de commencer un texte par une citation de film. En plus un vieux film en noir et blanc ! Si en 1995 j’avais 15 ans et la couleur était déjà sur tous les films depuis au moins 2 décennies, ce film, La Haine, a été réalisé en noir et blanc. C’est l’histoire de trois jeunes de banlieue et de leur problèmes d’une époque qui te semblera très lointaine en regardant le film, lointaine mais peut être assez proche en fait.

Quel est le rapport ? Aucun !

Mais cette citation correspond à mon état d’esprit au moment où je t’écris. Je suis actuellement assis dans une salle d’attente et ta maman est en train de voir un médecin pour confirmer que tu es là, que tu vas bien, si tu es seul ou accompagné… Et donc moi, je suis là et j’attends. Je me pose des questions et je réalise que c’est une étape : l’avis médical va parler. La science va nous confirmer que nous allons être tes parents. C’est le petit monsieur en blouse blanche qui va dire à Sandra si jusqu’ici tout va bien. Et pendant qu’elle parle avec lui, moi je suis là … J’attends. Je t’attends, un peu stressé, il faut bien l’avouer.

Jusqu’ici tout va bien… Et sinon, j’en suis à quel étage ? Plus près du 50ème ? Ou plutôt vers le bas ? Logiquement, je ne suis qu’au 48 ou 49ème étage de « ma chute », et effectivement jusqu’ici tout va bien.

Tu te concrétises

N’y vois pas un symbole négatif quand je compare ta venue à une chute ! C’est vraiment cette phrase qui doit rester : jusqu’ici tout va bien. Je pense que chaque étape sera pour moi comme un des étages que traverse cet homme dans sa chute et à chaque fois, je vais me rassurer en disant que tout va bien. Mais au final l’important est la fin : ton arrivée.  Je pense que je vais enchaîner les semaines, les mois, les rendez-vous médicaux … Comme des étages dans ma tête. À chaque fois me focalisant sur le moment plutôt que de penser aux prochaines échéances. Essayant de ne pas trop penser qu’à la fin tu seras là et que, plutôt qu’une fin, ce sera un début : le début d’une nouvelle vie.

Jusqu’ici tout va bien. En d’autre termes j’ai peur pour demain, mais là maintenant : ça va. Si je me mets à penser à l’avenir, effectivement je commence à flipper un peu. Tu veux savoir pourquoi ? Je n’ai aucune idée de ce que va être la vie avec toi. L’inconnu est effrayant mais excitant à la fois. Chaque jour, depuis que j’ai appris que tu allais arriver, j’ai des moments d’excitation et de frayeur entremêlés. Chaque jours je balaye ces angoisses passagères en me disant que ça va le faire : que tout ira bien !

J’ai hâte que tu atterrisses et en même temps peur du moment où tu seras là.

Jusqu’ici tout va bien
– Papa –

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